Le conseil régional du
Nord-Pas-de-Calais a voté, lors de sa séance du 21 avril 2008, la
création d'une société d'économie mixte (Sem) destinée à monter un
projet de télévision locale. La délibération a été adoptée à une large majorité (PS, UMP, groupe centriste
et Verts ont voté « pour », le FN s’est abstenu, le PC a voté « contre
») .
4 millions de téléspectateurs potentiels
L'objectif est d'obtenir la fréquence de
télévision numérique terrestre (TNT) qui doit être attribuée cet été
par le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA). Emise à partir des
émetteurs de Lambersart et de Bouvigny-Boyeffles, cette fréquence doit
permettre de couvrir la quasi-totalité du Nord-Pas-de-Calais.
La chaîne, relayée par l’émetteur de Bouvigny, s’adresse à un public potentiel de quatre millions d’habitants qui déborde un peu sur la Picardie et la Wallonie. Un partenariat avec les chaînes belges voisines est d’ailleurs en gestation.
60 % de la Sem
L'opération associe, à différents échelons, acteurs publics et privés.
La région a ainsi apporté 500.000 euros au capital de la Sem dont elle
devrait à terme détenir 60% avec d'autres collectivités invitées à se
joindre au projet. Le reste du capital sera détenu par des personnes
morales de droit privé, au premier rang desquelles le Crédit agricole.
La Sem prendra une participation dans la télé régionale de la Voix du Nord
La candidature proprement dite sera portée par la société STM C9
Télévision, détenue par le quotidien La Voix du Nord et qui diffuse
déjà des programmes par câble sur l'agglomération lilloise. STM C9 sera
également l'opérateur de la future télévision locale, si le dossier est
retenu par le CSA. La Sem prendra une participation minoritaire dans la
SAS (société par actions simplifiée) qui sera mise en place afin de
contrôler le capital de STM C9.
Un programme de coproductions
L'engagement de la région dans le projet d'une chaîne de
télévision locale ne se limite pas à la souscription au capital de la
Sem. "Lors d'une prochaine séance, la commission permanente devrait en
effet adopter un programme de coproductions avec la télévision
régionale et des télévisions locales, explique Localtis. Ce programme devrait représenter
pour la région un investissement annuel de l'ordre de 3 millions
d'euros, auquel pourraient également se joindre d'autres collectivités."
C'est la première fois qu'une région s'investit aussi directement dans
un projet de télévision locale par le biais d'une Sem. Jusqu'à présent,
les régions participaient généralement sous la forme de subventions à
des télévisions locales de service public (TLSP) ou à des structures
associatives (comme cela devrait être prochainement le cas en
Ile-de-France). Elles interviennent également par le biais de
coproductions ou de préachats de programmes.
"Valoriser les activités des territoires régionaux"
Pour justifier son
investissement dans le projet, la région Nord-Pas-de-Calais fait valoir
que "l'objectif de cette télévision régionale est de valoriser les
activités des territoires régionaux, leur diversité, leurs richesses
économiques, culturelles, sportives, scientifiques, associatives,
patrimoniales et la mémoire régionale".
Un comité d'éthique
Pour veiller à la qualité des programmes, un comité d’éthique sera mis
en place avec une vingtaine de personnalités de la société civile. Ce
comité sera présidé par Philippe Lamblin, co-inventeur de la Route du
Louvre. Autour de lui, des profils aussi variés que le musicien
Jean-Claude Casadesus, Patrick Peugeot l’ancien président de La
Mondiale, l’industriel Didier Leroy qui dirige Toyota Onnaing… Un
médiateur assurant le lien entre la chaîne et le grand public pourrait
aussi être mis en place.
Les futurs téléspectateurs invités à donner leur avis
Le projet de chaîne s’appuie d’ores et déjà sur une consultation des citoyens par l’Internet avec le site www.jinventematele.com. En un mois 1 800 personnes ont apporté leurs suggestions dans cette boîte à idées… et à images.
Source : Localtis + Voix du Nord
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