Questions à Jacques Hardoin, Directeur général de La Voix du Nord.
TV LOCALES - Finalement, ce n'est pas une surprise cette candidature de la Voix du Nord (lire ici) pour une télévision locale sur le grand Lille ?
Jacques HARDOIN : - Il y avait une volonté depuis très longtemps de La Voix du Nord d'être candidat. Depuis 2002, nous avons exprimé le souhait de cette candidature d'abord en hertzien analogique. C’est pour cette raison que dès 2003 La Voix du Nord reprenait C9 Télévision. Quand on fait ce métier de PQR, on est convaincus que notre mission c'est l'information de proximité quel que soit le support. La télévision, c'était naturel, c'est l'un des métiers d'un groupe de presse.
TV locales : - Ne prenez-vous pas un risque dans un secteur où la télévision locale en France cherche toujours son équilibre avant de parler bénéfices ?
Jacques Hardoin : - L'approche des annonceurs sur les télévisions locales sera différente lorsque la couverture TNT sera complète. Sur la zone de Lille, nous sommes susceptibles de toucher quatre millions de personnes. Et nous avons la conviction qu'une télévision locale doit fonctionner avec trois ressorts : la publicité nationale, la pub locale et la participation en coproduction des collectivités territoriales, c'est tout le sens dans notre projet de la participation de la région Nord pas de Calais.
TV locales : - C'est finalement un projet de télé régionale que vous portez. Cela suppose de gros moyens ?
Jacques Hardoin : - Oui et non. Il existe une vingtaine de télés locales sur la région avec qui on a l'idée de lancer des collaborations.
TV locales : - Vous ne redoutez pas que ce projet de télé locale rentre en concurrence avec La Voix du Nord ?
Jacques Hardoin : - Nous sommes très attachés au pluralisme de la presse. Aujourd'hui, notre groupe compte trois quotidiens sur le Nord Pas de Calais. Ils ont mis en commun leurs moyens mais ils ont chacun leur rédaction indépendante. Il faut que la télé soit aussi en concurrence, c'est plutôt sain et cela n'empêche pas les collaborations avec nos journaux.
TVlocales : - Finalement, on pourrait considérer que Le groupe La Voix du Nord était obligé d'aller sur la TNT locale pour éviter de voir débarquer un concurrent sur son territoire historique ?
Jacques Hardoin : - Nous n'avons pas une position défensive. Nous avons la conviction que c'est notre rôle de créer une télévision. On est déjà sur un marché concurrentiel sur nos territoires. Ce n'était pas vrai voici vingt ans, mais cela ne motive seulement pas nos actions. On a considéré que nous étions légitime sur un projet de télévision régionale, comme une fréquence radio pourrait nous intéresser. C'est une logique de territoire. C'est aussi ce que démontre notre tour de table avec deux grandes banques de notre région, la région Nord Pas de Calais et deux télés frontalières qui donnent au
projet une dimension euro-régionale. C'est un montage inédit.
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