Le Groupement pour le Pluralisme des Médias, qui réunit des acteurs majeurs de la télévision (TNT, locale, câble et satellite), de la radio, ainsi que de la presse écrite a rencontré le Cabinet du Premier Ministre vendredi 12 septembre, et a fait part de ses vives préoccupations concernant le projet d'augmentation de la publicité sur les chaînes « historiques » TF1 et M6.
L'impact publicitaire, engendré par le projet de décret du Gouvernement permettant l'augmentation de la publicité sur TF1 et M6, dépasserait les 500 millions d'euros.
Lors de cette audience, les membres du Groupement pour le Pluralisme des Médias ont souligné les quatre points suivants :
"1 - Alors que Madame Christine ALBANEL, Ministre de la Culture et de la Communication, a annoncé une application du décret dès octobre 2008, il ne peut pas être envisagé d'augmenter la publicité sur TF1 et M6 avant que la publicité ne soit réduite sur France Télévisions à compter du 1er janvier 2009.
2 - Même après l'entrée en vigueur de la suppression progressive de la publicité sur France Télévisions, aucune décision de cette nature ne doit être adoptée avant d'étudier l'évolution du marché publicitaire suite aux premières étapes de la suppression de la publicité sur France Télévisions. Il faut d'abord analyser comment s'effectuent les transferts de publicité, bénéficier d'une visibilité d'au moins 1 an sur l'évolution du marché avant de modifier la réglementation en vigueur.
3 - Tous les médias attendaient de l'arrêt de la publicité sur France Télévisions un impact positif sur le jeu de l'offre et la demande pour augmenter les prix. En effet, les prix de la publicité télévisuelle sont particulièrement bas en France, et impactent à la baisse les tarifs sur tous les autres médias. Ainsi, tous les médias (y compris TF1, M6) pourraient bénéficier de la hausse des tarifs publicitaires. Mais ce phénomène ne surviendra pas, si le volume des espaces disponibles augmente du fait du nouveau décret. Ces phénomènes méritent d'être analysés en amont, avant toute décision des pouvoirs publics.
4 - Si le besoin d'augmenter la durée de la publicité sur TF1 et M6 venait à se confirmer, une montée en charge modérée doit être étudiée dans un premier temps, avec notamment un passage de 6 à 7 minutes dans un premier temps, avant d'envisager une augmentation de 50% d'un coup. De même, la deuxième coupure, l'heure d'horloge... pourraient être différés. La conjugaison de toutes les mesures favorables à TF1 et M6 entraîne un effet massif qu'il convient d'éviter par des aménagements, au vu de l'évolution du marché, une fois que la publicité sera réduite sur France Télévisions."
Le Groupement pour le Pluralisme des Médias a commandé un sondage exclusif effectué par OpinionWay[1] auprès de la population française, dont les principaux enseignements sont :
* - 81% des Français considèrent qu'il y a trop de publicité sur TF1, et 71% qu'il y a trop de publicité sur M6;
* - 89% des Français se déclarent opposés à l'augmentation de la publicité sur TF1, M6, dont 56% tout à fait opposés;
* - L'augmentation de la publicité sur les chaînes privées de télévision...
* ð ... risque de porter atteinte à l'indépendance et au pluralisme des médias, pour 66% des Français;
* ð ... a été décidée pour favoriser TF1, M6, pour 64% des Français;
* ð ... va pénaliser les autres médias (presse écrite, radios, etc.), pour 56% des Français;
* ð ... permettra d'augmenter la qualité des programmes sur TF1, M6, pour 20% des Français.
Le Groupement pour le Pluralisme des Médias regroupe des médias nationaux et régionaux (NRJ Group, Direct 8, Virgin 17, Télévisions Locales...), mais aussi des organismes professionnels représentatifs, dont le SPMI, le SPQR, le SPQN, le SIRRP-Média Radio, le SIRTI, l'ACCES...
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