A lire aujourd’hui dans les pages Rebond de Libération la tribune de Christian Dauriac, créateur du “19/20” et de “Sagacités” sur France 3. Une contribution sur la télé publique sans pub et l'avenir de France3.
« La France est aujourd’hui l’un des rares pays développés où la place des télévisions régionales publiques ou privées est aussi faible et contribue aussi peu à l’animation de la vie économique ou culturelle de ses territoires, constante Christian Dauriac. Alors que l’Allemagne, l’Espagne, l’Italie et la Grande-Bretagne ont choisi, ces dernières décennies, d’investir dans l’expression régionale , alors que des pays émergents comme la Chine, le Vietnam ou l’Algérie se lancent dans d’ambitieux projets de télévisions régionales, la France recule ».
Christian Dauriac note que « le tandem Carolis-Duhamel à réussi une performance unique au monde : réduire les tranches d’informations et de programmes régionaux de près de la moitié sur la seule chaîne de télévision publique dont la vocation est précisément régionale ».
Suit un plaidoyer en faveur du local : « Il suffit de porter son regard chez nos voisins pour comprendre qu’en 2008 la télévision régionale est devenue un remarquable accélérateur de croissance pour les collectivités territoriales ».
Et Christian Dauriac pose la question de l’avenir de France 3 avec l’émergence des télés locales : "Certes diront les uns, mais avons-nous encore besoin de France 3 dans cette affaire ? Dans de nombreuses villes ou agglomérations des chaînes locales privées ont pris le relais du service public défaillant. Certes, mais les modèles économiques - parfaitement respectables - de ces entreprises imposent des implantations dans des zones de forte densité de population, ce qui exclura les régions entières trop peu peuplées ou au pouvoir d’achat des habitants considéré comme trop modeste. Laisser le développement des télévisions régionales au seul secteur privé, c’est une nouvelle fois accepter que ceux qui disposent déja de l’ADSL ou du haut débit, de bonnes librairies, de bons cinémas et de nombreuses salles de spectacles auront aussi à leur disposition une télé locale. Les autres, plus isolés n’auront pour se cultiver, s’informer ou se distraire que des programmes lointains".
Il milite en faveur d’un renforcement de l’offre de programmes locaux de France 3 en régions sur la base de sept chaînes régionales de plein exercice :
"Le pluralisme de l’information impose que ces chaînes diffusent trois fois par jour les trois grands rendez-vous d’information nationaux édités par la rédaction nationale. Le 12-13,le 19-20 et Soir 3 ont fait depuis longtemps la preuve de la pertinence de leur ligne éditoriale. Dans la France des régions, ces trois éditions constituent des rendez-vous souvent plus forts que ceux de France 2 ou de TF1. De même, à 20 h 30, nouveau carrefour prévisible de la télé publique, privée de publicité en 2009, il serait parfaitement légitime de décider d’un programme commun : grand film, Thalassa, Faut pas rêver ou d’autres de ces excellents rendez-vous. La seule chance pour France 3 de ne pas finir avec les audiences confidentielles des chaînes publiques des Etats- Unis ou d’Amérique latine, c’est de se rapprocher de son public, de se mettre définitivement et complètement à son service. Devenir la chaîne qui sait offrir des clés pour comprendre une société de moins en moins solidaire et qui donne à comprendre l’extraordinaire complexité des enjeux locaux et internationaux".
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