Le 21 octobre, le CSA a préféré le projet de TV77 à celui de Canal Coquelicot, présenté avec la chaîne Demain, pour une diffusion en TNT sur l'émetteur de Meaux. Les neuf salariés de Coquelicot s’interrogent, à haute voix, sur « les amitiés politiques entre des élus seine et marnais haut placés et le porteur du projet TV 77 »
« Nous regrettons que l'ancrage local de Canal Coquelicot, son expérience et la compétence de son équipe n'aient pas pesé dans la décision du CSA », déclare, dans un communiqué, le personnel de Canal Coquelicot
Très remontés, les neuf salariés ne mâchent pas leurs mots et n’hésitent pas à tancer le projet TV77 : « Dix années de travail de terrain sur le nord seine et marne aurait donc moins de valeur qu'à peine deux ans de mise en ligne d'un site web de vidéos / publi-reportages à la demande installé dans le sud du département ? ».
Et l’équipe de Canal Coquelicot, qui compte des journalistes cameramen et infographiste, de s’interroger sur tractations politiques en coulisse : « A l’heure où Michel Boyon, le président du CSA, affirme haut et fort l’indépendance de l’autorité qu’il dirige, on peut s’interroger sur le poids que les amitiés politiques entre des élus seine et marnais haut placés et le porteur du projet TV 77, ont pu jouer dans ce dossier »
Les salariés n’ont pas interrompu l’antenne depuis le 21 octobre, assurant JT et émissions, et se déclarent déterminés à poursuivre leur travail « d'information pluraliste et de service au public, face à un projet de télévision locale sans aucune exigence au plan éditorial et partisane ».
Ils entendent faire appel de cette décision. « Nous demandons un réexamen du dossier dans l’impartialité la plus entière ». Pour appuyer leur démarche, les employés de Canal Coquelicot lancent une pétition. « Nous appelons tous ceux qui le souhaitent à nous apporter leur soutien dans ce combat pour une télévision locale citoyenne et indépendante », conclut le communiqué des personnels de la télévision locale.
« TV77 ne veut écraser personne (…) Travaillons ensemble ! »
Emmanuel Roussel, porteur du projet TV77 retenu pas le CSA, refuse d’entrer dans la polémique avec le personnel de Canal Coquelicot et leur tend la main. « Retrouvons nous autour d’une table »
« Le CSA a jugé sur un projet, la polémique ne sert à rien. Canal Coquelicot a dix ans d’expérience sur son territoire, c’est clair. Il faut maintenant que l’on se mette autour d’une table », réagit Emmanuel Roussel, fondateur de TV77. Et d’ajouter : « le vainqueur n’a pas envie d’écraser tout le monde. Je ne ferme pas la porte. On est deux structures audiovisuelles. Travaillons ensemble ! ».
Reste à savoir sous quelle forme ? un rapprochement ? « Je ne sais pas si l’on peut voir ça comme ça. Je ne connais pas la forme, il faut que l’on arrive à travailler ensemble »
Par ailleurs, Emmanuel Roussel affirme qu’il n’y a pas eu de tractations politiques. « Si j’étais à la botte des élus de Seine-et-Marne, je ne ferai pas 25000 visionnages par semaine sur TVSud77 et dans mon dossier, les soutiens sont de tous les bords politiques. Il faut que les tensions s’apaisent. Il ya de vrais professionnels à Canal Coquelicot et TV Sud 77 »
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