Les premières assises des télévisions locales ont célébré l’avènement de la TNT locale, deuxième naissance pour un secteur en mutation avec notamment l’arrivée de capitaux privés.
"Période euphorique", "printemps des télés locales", « tournant positif »… Ce sont les mots d’intervenants enthousiastes qui participaient lundi 9 juillet au Sénat aux premières assises des télévisions locales (1).
Il faut reconnaître que les motifs de satisfaction sont nombreux : déploiement de la TNT locale (autorisations délivrées en Ile-de-France, appels d’offre en prévision en régions), intérêt des grands groupes (NRJ, Hersan, Comareg…), ou encore investissements des banques (la Caisse d’Epargne, à elle seule, est présente au capital de 13 chaînes locales).
La clef du succès : la pub, et la pub nationale notamment
Pas question cependant de se regarder le nombril. Les chaînes locales le savent : elles ont un défi à relever, celui de l’équilibre avant même de penser demain aux bénéfices. Un challenge que les nouveaux entrants (banques et groupes industriels) ne manqueront pas de leur rappeler. La clef du succès : la pub, et la pub nationale notamment. Dans le budget d’une grande chaîne comme TV-Rennes la part de la pub nationale représente moins de 5% des recettes. Mais comment la capter ? Les intervenants ont avancé des pistes. Pour le consultant Didier Bailleux, « il faut élargir l’offre de contenu pour capter un plus large public, il faut aussi allonger la durée d’écoute ». Quelques expériences ont montré la voie : la captation d’événements, la rediffusion de série télé à succès comme 24 heures Chrono proposée aux télés locales par SynTv…
Le défi du professionnalisme
Mais avant tout, « le defi c’est celui du professionnalisme, sans ça pas de chiffre d’affaires », prévient Pierre Boucaud président de TLT TéléToulouse et Directeur général de LCM la jeune chaîne de Marseille. Les télés locales doivent aussi sortir de leur isolement pour s’associer (partenariats à nouer pour partager les programmes, les matériels, mais aussi en matière de formation, et bien sur la syndication pub…). Surtout, elles doivent s’ouvrir aux nouvelles technologies (TNT sur le téléphone), diffuser multi-support (câble ; ADSL, TNT, web…). Et trouver le financement qui leur convient le mieux. Pour Jean-Luc Nelle Président de TLSP, c’est claire : " Il n’y a pas un modèle économique". Et il ne s’agit plus d’opposer le public au privé. Dominique Mégard, déléguée générale de Cap’ Com, qui réunit des professionnels de la communication publique issus en particulier des collectivités, n’imagine cependant pas de télé locale sans fonds publics. Elle a invité les élus à « ne pas laisser passer le train » d’un média « outil majeur de l’animation du territoire ».
"On ne manquera pas de fréquences"
Le sage du CSA Christian Dutoit est venu assurer que l’avenir sera au local « Je suis dans l’incapcité de dire si en 2011 (fin de l’analogique) il y aura 500 ou 1500 télés locales, mais on ne manquera pas de fréquences », a-t-il assuré. Dans la salle, les directeurs de chaînes locales installées sur le câble, se montraient impatients. Parti précipitamment en raison d’un agenda chargé, Dutoit a confié le soin à une collaboratrice de suivre les débats. Cette dernière a été assaillie de questions sur le calendrier à venir. On comprend les porteurs de projets: c’est loin 2011 !
VIDEO – Retrouver sur le blog, dans les prochains jours, des interviews vidéo de participants au colloque
(1) Assises organisées par l’IDATE, Aromates et DB Consultant en association avec l’union des Télévisions Locales de Service Public (TLSP) Thème 2007 : ‘’avec la TNT, quelles opportunités pour les territoires’. Un bon premier cru. Salle comble.
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