Entretien de TVlocales avec Dominique Fleurat, conseillère régionale PS de la région Centre. Elle est l'auteur d'un rapport sur la télévision participative. Elle s'inquiète des conséquences de la concentration qui se dessine actuellement et encourage les collectivités locales à s'investir dans les projets de télévision locale.
TV locales : - Que vous inspire l’évolution actuelle du paysage audiovisuel local (PAL) qui voit avec le déploiement de la TNT l’arrivée de grands groupes (NRJ, Hersant Média, TF1…) ?
Dominique Fleurat : - Je regarde avec une petite inquiétude la concentration qui s’opère. On assiste à une standardisation des programmes pour attirer les annonceurs nationaux sur les locales par le biais de la syndication publicitaire. J’ai peur que l’on perde la diversité qui faisait l’identité des télévisions locales et qui représente une chance pour nos régions. On risque d’aller de plus en plus vers des programmes pré mâchés le plus souvent déjà diffusés sur les chaînes nationales. Alors c’est vrai il restera l’info locale, mais cela représente peu de temps d’antenne.
TV locales : - Vous regrettez que les collectivités locales ne se soient pas davantage impliquées dans les derniers appels à candidature en TNT ?
Dominique Fleurat : - Il n’y a pas de volonté politique. D’abord parce qu’il y a une crainte que le pouvoir politique mette son nez dans les médias. Je pense aussi que les élus ont une culture de l’écrit et pas suffisamment de l’image. Ils ne perçoivent pas les enjeux. Résultat, à ne pas se décider, ce sont les grands groupes qui investissent le secteur. En Ile-de-France, par exemple, c’est un échec complet. Il n’y a eu aucun positionnement de la région Ile-de-France par rapport aux télévisions associatives.
TV locales – Vous estimez que les collectivités locales doivent s’investir davantage. Pour quelles raisons ?
Dominique Fleurat : - L’image fait partie de notre vie. La télévision locale est aussi un outil de démocratie fondamentale, un outil de valorisation de la création et du tissu social dans nos régions. Pour les collectivités qui défendent la cohésion sociale, il y a un intérêt à financer les télévisions locales car elles permettent de valoriser tous ces projets.
TVlocales : - Une chaîne locale à l’échelle d’un département ou d’une région nécessite de gros investissements, d’où la présence de grands groupes. On peut imaginer que les collectivités s’engagent sur des zones plus limitées comme certaines l’ont fait à l’époque du câble. C’est envisageable à l’échelle d’une communauté de communes ?
Dominique Fleurat : - Comme l’objectif du CSA est d’obtenir une couverture la plus large possible, il commence par les appels à candidature sur gros émetteurs. Ensuite, on aura un positionnement sur des diffusions plus restreintes mais le risque d’ici là c’est de voir des télévisions disparaître, sans doute pas les chaînes de service public mais plus certainement les télévisions associatives plus fragiles.
Le rapport de Dominique Fleurat est disponible au format PDF ici sur le site de Centre Images.
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